Beirut, A Study Of Losses.

Rédigé le 23/04/2025
Jean-Christophe Tannières

Deux ans après Hadsel, l’américain Beirut revient nous envoûter avec son style et sa voix venus de nulle part.
Ce nouvel effort de Zach Condon a pour titre A Study Of Losses et c’est Pompeii Recording qui régale!

Le voyage et la mer en fils rouges.

Avec son album Hadsel en 2023, Beirut évoquait déjà le voyage et l’exil suite à un séjour en Norvège, précisément sur l’île d’Hadsel, où il tentait de se remettre d’une dépression tenace et lancinante.
Deux ans et une galette plus tard, revoilà notre ami Zach tout apaisé, frais et dispo pour nous faire partager une énième expérience sonore laquelle a toujours, en toile de fond, le voyage. Ainsi, d’un morceau à l’autre, on se transporte de la Polinésie (Tuanaki Atoll) à la Russie désertique et sauvage (Caspian Tiger), sans oublier Moon Voyager pour le côté lunaire.
Le voyage, mais aussi et surtout la mer car, parmi les 18 morceaux d’A Study Of Losses, nombreux sont ceux qui débutent par « Mare » (Mare Inbrium, Mare Crisium, Mare Serenitatis, Mare Tranquillitatis, etcetera). On citera également Oceanus Procellarum, intrus de cette longue liste de Mare.

Entre chant mélodieux et plages instrumentales.

A Study Of Losses est certes long en quantité (18 morceaux), mais possède de multiples plages instrumentales dont notamment Disappearances And Losses, Oceanus Procellarum ou encore Mare Crisium.
Fort heureusement, le chant mélodieux de Beirut est loin d’avoir été oublié car, sur ce nouvel album du songwriter américain, on trouve de magnifiques compos vocales telles que l’aérienne Garbo’s Face, la dépaysante Tuanaki Atoll, l’engagée Guericke’s Unicorn ou la paradisiaque Forest Encyclopedia.
Beirut n’a rien perdu de sa capacité à envoûter son auditoire avec une voix aussi mélancolique que mélodieuse.

Un style inamovible et dont on ne saurait se lasser.

Il est des musiciens qui, depuis leurs débuts, ont adopté un style propre à eux et sans ne jamais s’en départir. Beirut est de ceux-là, partageant depuis toujours ses compos entre folklore autant déluré que décalé et ballades aussi somptueuses qu’envoûtantes. De ces dernières, A Study Of Losses n’en manque manifestement pas. De Tuanaki Atoll à Sappho’s Poems, de Garbo’s Face à Villa Sacchetti, Zach Condon se fait un devoir de nous prendre par la main (sans dire forcément par l’oreille) et de nous faire voyager à travers son propre univers musical, mais aussi poétique.
À la guitare (Tuanaki Atoll) comme au clavier (Garbo’s Face), l’américain ne s’impose aucune limite à nous procurer plaisir autant que dépaysement musical. Même les morceaux plus rythmés tels que Guericke’s Unicorn ou Ghost Train ne sont pas dénués de charme, eu égard à leurs facultés de nous emmener vers un ailleurs lointain.

Avec A Study Of Losses, Beirut signe son opus le plus apaisé et apaisant. De plus, l’américain semble débarrassé des démons qui le hantaient suite à sa dépression, celle dont Hadsel a germé en 2023. Et c’est tant mieux, car Beirut a encore et toujours des choses à dire, surtout tant de belles compos à encore nous offrir!

A Study Of Losses: un voyage tout en apaisement!

Notre sélection: Sappho’s Poems, Tuanaki Atoll, Garbo’s Face, Forest Encyclopedia.